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Lutte des classes

Chalençon, dîners clandestins et bourgeoisie frivole

La polémique des dîners clandestins de Chalençon, en pleine pandémie, illustre à merveille le concept du frivole et du sérieux de Michel Clouscard : le frivole de la bourgeoisie, qui se vautre dans la consommation avec la complaisance du pouvoir, et le sérieux du prolétariat, qui assume la production.

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Par Quentin L.

Lecture 2 min

On se souvient tous de la polémique de Pierre-Jean Chalençon et de ses dîners clandestins organisés par la grande bourgeoisie au printemps 2021, en pleine pandémie de Covid-19. Même si on ne sait toujours pas qui s’est vraiment rendu à ces événements, il est évident pour toute la France que les gens qui s’y trouvaient sont des bourgeois extrêmement riches et privilégiés.

La perquisition qui a suivi, qui a été tout sauf contraignante pour Chalençon, illustre bien cette complaisance du pouvoir actuel dès que ça concerne la classe sociale qu’il protège. Chalençon et ses amis se sont même permis de jouer sur les mots en prétendant qu'il s'agissait de clubs privés et pas de dîners clandestins.

Pendant que des familles populaires se prenaient 400 euros d’amende pour s’être rendues à la plage sans masque (1), eux se faisaient des langoustes sauce gingembre à 490 euros. La justice à deux vitesses, donc, selon la classe à laquelle on appartient.

Ça fait plus d’un an qu’on s'efforce de respecter des consignes sanitaires qui, pourtant, n’ont ni queue ni tête, qu’on subit la casse des services publics en pleine pandémie, qu’on est culpabilisé par le pouvoir capitaliste, et voilà que les français se rendent compte que la bourgeoisie vit sa meilleure vie.

On est en plein dans ce que le philosophe marxiste Michel Clouscard critiquait : le frivole de la bourgeoisie contre le sérieux du prolétariat (2). La bourgeoisie capitaliste peut se permettre d’être frivole. Elle a construit sa fortune sur la base de l’exploitation du travail du prolétariat, car elle détient les moyens de production et d’échange qui lui permettent de nous faire travailler pour elle.

Grâce au niveau de vie qu’elle obtient en nous exploitant, cette bourgeoisie peut se payer le luxe de s’amuser ; elle peut aussi se payer le luxe de l’insouciance en temps de crise, car elle consomme sans produire. C’est tout l’inverse du prolétariat, qui, lui, produit sans consommer. Le peuple qui travaille assume donc le principe de réalité de la production.

Et de toute façon, c’est nous qui assumons le risque de la catastrophe économique actuelle, qui souffrons le plus du Covid, du manque d’hôpitaux, et de l’absence de politique sanitaire. Et toute cette souffrance populaire, la bourgeoisie la nie, car reconnaître cette souffrance reviendrait à reconnaître la nécessité de rompre avec le capitalisme.

Mais le peuple français n’aime pas beaucoup ce deux poids, deux mesures. Dans les zones rurales comme dans les quartiers populaires, cette polémique nous a tous indigné, et c’est bien normal. Toute l’histoire de France est traversée par cette problématique, celle du refus du deux poids, deux mesures, le refus des privilèges et l’exigence de l’égalité sociale.

C’est la lutte des classes qui revient, en 2021. Je trouve ça terrible et très angoissant.
Pierre-Jean Chalençon (3)

La Révolution française dans sa totalité a bien illustré cette spécificité de notre peuple, ainsi que la Commune de Paris, le Front populaire, et le mouvement des Gilets Jaunes aujourd’hui. Karl Marx lui-même indiquait que la France était le pays où la lutte des classes était menée jusqu’au bout.

En effet, là où la Révolution anglaise n’a jamais aboli la monarchie, la Révolution française a fini par produire la première république démocratique de l’histoire, celle des Robespierre et des sans-culottes ; Robespierre et les sans-culottes dont les communistes français, comme Maurice Thorez, ont revendiqué l’héritage, et qu’il faut remettre à leur place.

Pour cela, il va falloir qu’on dégage la bourgeoisie du pouvoir et qu'on l'empêche de diriger ce pays. On a assez souffert, et on a assez été humilié par des gens comme Chalençon et ses copains. On doit prendre le pouvoir sur nos moyens de production, on doit relancer l’économie, et on doit servir le plus grand nombre.


Notes :

(1) Jeanne Bulant, « Hérault : une famille condamnée à 400 euros d’amende pour avoir bu du rosé sur la plage », bfmtv.com, 5 avril 2021.

(2) Michel Clouscard, « Le frivole et le sérieux », 2010, Éditions Delga.

(3) Pierre-Jean Chalençon au micro de BFMTV, le 10 avril 2021.
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