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Inflation

Les prix flambent, le monde brûle, le Capital renaît de ses cendres et le pire reste à venir

Pourquoi les prix montent mais les salaires stagnent ? Devrons-nous rembourser la dette publique ? Quelles sont les conséquences de l'inflation ? En effet, cette crise va s'intensifier, mais des solutions existent.

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Par Ludovic M.

Lecture 5 min

En cette période hivernale, une hausse des prix (l'inflation) s'est abattue sur notre quotidien, diminuant notre pouvoir d'achat et impactant très durement les plus précaires d'entre nous. L'accès aux biens de premières nécessités nous est restreint par l'accroissement de leur coût. Nous sommes tellement écrasés par le poids du loyer, du crédit, des impôts, de la nourriture, du transport, etc. qu'il en devient difficile voire impossible de payer la moindre activité pour nos enfants. À cela s'ajoute depuis des années la quasi-stagnation des salaires et du chômage.

Si les Gilets Jaunes ont exprimé leur colère, en 2018, c'est bien parce que, pour une partie non-négligeable de la population, la vie est devenue une survie, notamment quand les comptes sont dans le rouge dès les premiers jours du mois. C'est dans ce contexte brûlant que la pandémie du covid-19 a émergé et empiré la situation.

Les effets du confinement

En France, le gouvernement a imposé trois confinements en 2020-2021 qui ont provoqué la réduction drastique de l'activité sociale et de la production. Avec la fermeture des frontières, le tourisme et les imports-exports ont significativement baissé. Nous aurions pu nous attendre à des dépôts de bilan et des licenciements massifs, mais paradoxalement le taux de faillites est inférieur aux années précédentes et continue de décroitre (1). La raison est simple, le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour sauvegarder l'emploi, sauver les entreprises et maintenir à flot les travailleurs.

En effet, l'État a : (2)
• accordé 38 milliards d'€ de fonds de solidarité
• garanti 141 milliards d'€ de prêts aux banques contractées par les entreprises
• octroyé 173 millions d'€ de prêts directs
• reporté 3 milliards d'€ d'échéances fiscales
• apporté une aide de 971 millions d'€ aux artisans et commerçants
• pris en charge au chômage partiel 1 million de salariés.

Parallèlement à cela, le nombre de chômeurs a stagné, dont une grande partie est privée de l'accès à l'emploi. 3,3 millions sont des demandeurs d'emploi de catégorie A (sans activité) (3) pour seulement 264 000 postes à pourvoir, ce qui revient à dire qu'il y a treize fois plus de chômeurs que d’emplois vacants en France. (4) Sur ces 3,3 millions, 90% sont indemnisés. Pour appuyer notre démonstration ajoutons l'estimation des 100 milliards par an d'évasion fiscale qui sont autant de recettes dont est privé l'État (5).

L'explosion de la dette publique

En conséquence de quoi, sans surprise, la dette publique de la France a explosé, passant de 98% du PIB en 2019 à 116% et 115% en 2020 et 2021. (6) Ainsi, que compte faire le gouvernement ? C'est là une question brûlante qui sera peut-être refilée telle une patate chaude au prochain gouvernement en 2022.

Mais il est certain que si la catastrophe a partiellement et temporairement pu être évitée, cela n'a fait que retarder l'échéance fatale. Il est très probable que des politiques d'austérité s'instaurent en augmentant les impôts des entreprises et des particuliers afin de rembourser la dette publique.

Prévisions pour l'après-covid

Pour amortir l'augmentation des impôts, les entreprises licencieront et augmenteront les prix de leurs produits. Mais beaucoup d'entre elles seront asphyxiées par les dettes contractées pendant la période du covid. Une recrudescence des dépôts de bilan est donc à prévoir. Ce qui engendrera un licenciement massif et donc un accroissement du nombre de chômeurs.

Tout cela n'est que prévisionnel et incertain, mais nous savons que les crises du capitalisme sont périodiques. La dernière en date remonte à 2008 et les ressemblances avec la crise que nous traversons laissent peu de place à l'optimisme.

L'inflation

Ce qui est certain, c'est que la hausse des prix est déjà là. Suite à la réduction de l'extraction des matières premières, à la fermeture des frontières, à la baisse de l'import-export et au ralentissement du fret maritime, les prix de l'énergie et des matières premières ont significativement augmenté, dont le gaz, le pétrole, le bois, l'acier, l'aluminium, le ciment, l'étain, le cuivre, etc.

Étant donné que l'énergie, les matériaux et le transport sont au fondement de toute l'activité productive, l'augmentation de leur coût s'est immédiatement répercutée sur la grande majorité des marchandises. Certains secteurs sont également très impactés par l'inflation, tel que le secteur du bâtiment. En bref, les pays du monde entier connaissent une inflation importante et la France atteint les 2,8% (ou 3,2% selon le mode de calcul). (7)

À titre de comparaison, le prix de l'essence fin 2021 vient de dépasser celui qui a été à l'origine du soulèvement des Gilets Jaunes en novembre 2018 ! Pour autant, il est évident que la situation ne s'est pas améliorée depuis.

Stagnation des salaires

Malgré cette hausse des prix, les salaires n'augmentent pas. Pourquoi ? Car du point de vue de l'employeur, augmenter les salaires accroît le « coût du travail », ce qui réduit son bénéfice. Pour l'éviter, il doit augmenter le prix de ses produits, ce qui à son tour provoque davantage d'inflation ! C'est un cercle vicieux. Mais en pleine mondialisation, il ne peut pas augmenter les prix car l'entreprise est en compétition avec d'autres entreprises étrangères dont l'inflation est parfois inférieure, ce qui créerait un déséquilibre et réduirait à la fois les ventes et le chiffre d'affaire. C'est un problème insoluble.

Ainsi, le statu quo est la voie choisie : les prix augmentent, les salaires stagnent, ce qui réduit le pouvoir d'achat des travailleurs, appauvrit une part importante de la population et donc nécessairement accroît les tensions sociales.

Crise du Capital

La crise que nous traversons est le fruit d'une longue germination du capitalisme. Ce mode de production connaît en son sein des contradictions qui provoquent inévitablement des crises périodiques. C'est pourquoi nous disions, dans l'article suivant, que derrière la crise du covid se cache en réalité une énième crise du Capital.

→ À lire aussi : Pourquoi la crise du covid-19 est en réalité une crise du capitalisme ?

Notre analyse nous permet d'expliquer que le covid a été instrumentalisé pour mettre à l'arrêt la production. Si la pandémie de covid-19 n'avait pas émergé, un autre bouleversement serait intervenu pour s'en charger. Et nous sommes convaincus que d'autres à l'avenir réémergeront avec probablement plus d'intensité encore. Mais pourquoi mettre à l'arrêt la production ? Parce que le Capital se détruit, sans se suicider, pour ensuite renaître de ses cendres tel un phénix. Marx écrivait ces lignes d'une actualité brûlante :

« Les contradictions capitalistes provoqueront des explosions, des cataclysmes et des crises au cours desquels les arrêts momentanés de travail et la destruction d’une grande partie des capitaux ramèneront, par la violence, le capitalisme à un niveau d’où il pourra reprendre son cours. Les contradictions créent des explosions, des crises au cours desquelles tout travail s’arrête pour un temps tandis qu’une partie importante du capital est détruite, ramenant le capital par la force à un point où, sans se suicider, il est à même d’employer de nouveau pleinement sa capacité productive. Cependant ces catastrophes qui le régénèrent régulièrement, se répètent à une échelle toujours plus vaste, et elles finiront par provoquer son renversement violent. » (8)

Ainsi, nous voyons que le covid aura été le moyen de sauver le capitalisme, de le pérenniser. C'est par ses crises que le capitalisme se métamorphose, s'adapte, survit tout en poursuivant son activité macabre : le capital est semblable au vampire, ne s'anime qu'en suçant le travail vivant et sa vie est d'autant plus allègre qu'il en pompe davantage. (Marx)

La destruction du Capital

Pendant qu'une flambée des profits du CAC40 (9) remplissent les poches de leurs actionnaires, les inégalités sociales se creusent, faisant tomber des millions de personnes dans la pauvreté en France, et des milliards dans le monde (selon l'ONU) (10). Le Capital est incapable de gérer correctement cette crise et il n'est pas dans son intérêt de le faire, car, rappelons-le, ce qui définit ce mode de production est la recherche incessante du profit, quelles qu'en soient les conséquences.

Cependant, Karl Marx a démontré qu'il y a une limite à son développement et qu'il a nommé la Baisse Tendancielle du Taux de Profit illustrée par le schéma suivant.

fond blanc

En effet, le capitalisme engendre lui-même sa propre destruction car le profit mondial baisse tendanciellement, ce qui est contraire à son but initial. Les seuls moyens de lutter contre cette baisse tendancielle est d'intensifier l'exploitation sur les travailleurs du monde entier, ce qui permet de maintenir ses profits en conquérant de nouveaux marchés et en augmentant la productivité par l’innovation technique.

L'alternative au capitalisme

Nous l'avons vu, ce mode de production est voué à mourir en emmenant dans la tombe l'humanité toute entière s'il le faut. Seule une compréhension lucide de ses failles nous permettra de lutter pour sortir des crises qu'il engendre.

Ainsi, aux grands maux les grands remèdes :
• gelons les prix pour stopper l'inflation
• augmentons les salaires
• planifions la production afin de réindustrialiser le pays et de permettre au peuple d’être souverain économiquement
• finançons des salaires à la qualification personnelle grâce à une hausse des cotisations
• rendons progressif les impôts
• donnons du travail à tous afin de supprimer le chômage
• libérons les entreprises de leurs crédits à l'investissement
• investissons dans des projets novateurs via des subventions
• annulons la dette publique
• créons une sécurité sociale de l'alimentation et du logement
• supprimons la propriété lucrative
• bloquons la libre circulation des capitaux pour lutter contre l'évasion fiscale
• reprenons le contrôle de notre monnaie nationale en sortant de l'Euro
• sortons de l’UE car les traités interdisent toute politique progressiste et souveraine sur le plan économique
• rompons avec toute politique impérialiste et sortons de l’OTAN
• créons des liens internationaux réciproquement profitable pour les travailleurs du monde entier


Crédits photos

(2) Aides de l'État (fond de solidarité, prêts, activité partielle, etc.)
(8) Karl Marx, Grundrisse, Éditions 10/18, Tome IV : 17-18
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